Saturday, February 11, 2006

Performance pour Delirium Tremens

échaffaudée dans le cadre d'un chantier collectif organisé par le collectif Delirium Tremens réunissant des acteurs plasticiens, costumiers, graphistes, sérigraphes, danseurs proposant un parcours déambulatoire traversant les performances mises en espace par chacun de ces acteurs dans la halle du site La Bifurk à Grenoble


LA BOITE NOIRE #0
le trou noir, borderline (point de rupture)
proposition de Maud - mail : lou.kzarba@no-log.org

5 spectateurs rentrent en même temps. Fermée, la boîte est totalement noire. Seul 1 filament de lumière trace d’une cloison à l’autre un rayon. Son de murmure à stridence (crimurmure).
Danse sur le fil, frôler la mort, l’instant d’arrêt imminent, de disjonctage (Danse avec le rayon / variations de sa linéarité, cassure, diffraction, le rayon-laser sur des zones précises du corps et dans les trous du corps – bouche, oreilles, nombril = la scrutation, la chirurgie, l’introspection, l’onde, le courant, l’électroencéphalogramme… et danse avec les bras de la camisole… Lien dans cet instant/regard et corps de l’autre) puis sortie des spectateurs pour retrouver E. les yeux bandés, en mouvement circulaire autour de la boite.

"La boite noire c’est le point de rupture, le temps O de vide, de bascule dans le chaos. C’est l’intérieur de l’œil qui ne révèle plus que des fragments d’images, des instantanés, flashs de lumière dans l’obscurité la plus complète, quand le corps est en extrême fracture. Le cerveau ne fonctionne plus que par failles, par échos, par soubresauts.
Le fil de vie (le fin faisceau de lumière) représente l’enregistrement d’électroencéphalogramme, fonctionnant en ligne dominante plate, et par séquences, particules de mémoire, ultime élan de lutte, de résistance, par fréquences, diffractions, syncopes, comme une ligne fonctionnelle transmettant les vibrations internes encore éveillées avant le disjonctage total.
Le trou noir est l’ultime passage (segmenté par les portes), espace et temps suspendus, sans repère relatif, entre la léthargie pré-mortem et la mort frôlée, imminente… un concentré avant la chute… et s’il n’y a pas chute totale (mort) la porte se réouvre et réoriente la personne vers l’état comateux, cotonneux, qui enroule et déroule inlassablement la fibre de l’être (tissus de camisole) couvant et dévoilant l’œil (l’extérieur boite noire, le blanc).
Si le spectateur franchit la ligne, il franchit la phase de retour à la vie (par la 2ème porte) en ayant été traversé par la limite, l’électro-friction. S’il ne la franchit pas, il revient en arrière et devra la revivre de A à Z (retourner dans la boite) pour retenter complètement ce lâcher et trouver en lui le mouvement de cycle ininterrompu menant vers l’à-venir."